16 avr. 2007

Groins&noeuds story, extrait: .. Où il est question de meute, de groins et d’opulence...

Elle entra dans la salle d’arrivée. Des groins humides se collèrent à la vitre avec curiosité. Des expressions figées se vautraient dans les canapés les plus rembourrés, brandissant leur apathie. Que c’est attendrissant un troupeau de sangliers affairé. Des pulsations auditives lui lacéraient l’esprit, masse humaine luxuriante et ascenseurs béants. Bienvenue en ...

Elle quitta le temple du voyageur. Pour entrer dans le paradis de l’opulence et du mystère. Tous les sabots sont roses et tous les sourires malaxés. L’air vaporeux et l’ambiance enrayée. Un flot acide de destins agglutinés déversé dans la rue, à même le sol. Ils laissaient échapper des émanations sonores. Pinces tendues et regards de troubadours. Se mêler involontairement aux étuis narcissiques, fourrures et cuirs, mines et sourires, prétentions atrophiées. Elle allait croquer du narcissisme.

L’opulence fut désarmante, la musique se jouait à l’envers. Il aperçut une môme enragée qui se frayait un passage dans la foule. Elle avait manifestement besoin d’être distraite. Voudra-t-elle partager son âpreté ?

La chaleur assommait les commerçants d’existences trépassées. Des vautours s’agglutinaient autour de cartons remplis de bouts de vie. Ils se délectaient du contenu de greniers éventrés. Un tricycle rouge arborait de ravissantes lanières de cuir, rêvant d’être enlevé par un cinéaste fou. Les étals craquaient sous le poids des affaires oubliées, vases, mécanismes d’horloges. Ces petits engins temporels semblaient d’ailleurs généralement maltraités. Involontaires maniaques de la précision, leur présence n’était pas souhaitée dans ce lieu. A l’exception de leurs pièces détachées, très appétissantes. Rien de telle qu’une petite roue crantée, parée de gravures affriolantes.

« Suis-moi, cette ville regorge de trésors ».

S’arrêter, s’effondrer, ouvrir ses yeux et respirer. Sentir la vie et désirer. Elle la voulait, cette mort inversée. La vue de ses racines pétrifiées se balançait devant ses yeux. La nostalgie est une sale affaire, dont j’aimerais me débarrasser. Allons au marché aux puces.

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

troublant, troubadour, gailurin et pièces détachées d'un songe. Tout un univers que l'on retrouve à chaque fois avec grommellements extatiques