13 mai 2007

Romance de panses et habileté de la chute










Photo par Nicobobinus sous licence
Creative Commons


A l’écran, un gros toboggan jaune pris d’assaut par enfants et génitrices. On entend un grondement répétitif. «Poum, poum, poum».

A cet instant, l’action défile au ralenti. L’engin dévale la pente. Premier tonneau… rebond maladroit… deuxième tonneau… La chose qui l’instant d’avant était une mère réjouie, dégringole désormais du toboggan en tournoyant.

Quelques rejetons sont accrochés par les pattes de la chose, dispersés dans la chute, suivant son mouvement. « Poum, poum, poum ». Cuisse graisseuse, culotte, masse de cheveux permanentés défilent comme les images d’une machine à sous. Casino à consternation.

Ultime rebondissement pataud et dans son élan ultime la masse s’effondre sur un blondinet de deux ans. Un tonnerre de rires clôture la scène. Gavrix transpire à grosses gouttes.

Séquence suivante. Une chose obèse rebondit cette fois volontairement sur un trampoline. Son geste hésitant retient fébrilement l’attention. « Pong, pong, pong…. »

La bombonne tente d’exécuter un rebond sur ses jambes repliées, se fait éjecter par le poids de son propre corps, reste en l’air quelques secondes avec une moue surprise, puis bascule inéluctablement en arrière, tentant de s’agripper, gesticulant, s’effondrant enfin d’un mouvement flasque à côté du trampoline.

Rires !... Gavrix transpire à grosses gouttes.

Que visionne-t-elle ? Qui sont ces gens bouffis et maladroits ? Les séquences s’enchaînent, impitoyables. D’autres personnages apparaissent cannettes de bière à la main, bouffis, béats, posant devant un barbecue ou une piscine préfabriquée, assis dans des chaises longues plastiques, retenant nappes en papier. Ils rient, puis chutent, se meurtrissent, attirent les autres dans leur chute puis rient à nouveau.

Gavrix tremble. Civilisation au faîte de la consommation. Tout cède et laisse place au spectacle de marionnettes pansues et malhabiles. Cimetière de différences et de talents.

Bienvenue dans ton futur Gavrix ! Regarde et réjouis-toi.

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Atroce cirque bouffi et béat, le numéro du futur se joue atrocement devant nous. Au jeu de la vie, le pathétique fait mouche à tout les coups. On se croirait dans la publicité pour les casinos Partouche, un joueur de foot déglingué à nos basques, hochet fulminant après nous, les grelots du fou suivant l'allure de près. Le tag d'entrée est déglingué, quel bestiaire offert une nouvelle fois par Gavrix. Mais d'où vient tant d'inspiration ? J'ai hâte d'en lire plus